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Paul O'Naise

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11 mai 2005 3 11 /05 /mai /2005 00:00

C'est décidé !

Alors je sais : la plupart d'entre vous s'apprête à faire pareil (je dis ça, j'en sais rien en fait) mais moi ce sera OUI. Le 29 mai j'entends.

 

Je me suis tapé le titre 1 et j'ai ensuite tenter les titres 2 & 3 (survol rapide...) et bon, rien ne m'a ulcéré. J'ai fini ma lecture hier soir mais j'étais presque déjà convaincu ; le débat (France 2) ou les portes drapeaux du NON étaient De Villiers et Chevènement avait finit de me convaincre.

 

Le projet de notre génération ?

D'ici, bien sur, elle a une saveur un peu différente cette Europe.

 

Hier soir (oui, après avoir délaisse le Projet de Traite Etablissant blabla) je regarde un court métrage sur la chaîne nationale TVP2. Des hommes et des femmes, nus, de tout age, qui se douchent partageant tous le meme pommeau de douche. L'eau coule a flot ; tous sont sourires et hommes, femmes, vieux, jeunes, tous s’éclatent.  Ah oui. Petit détail important. Ils ont tous sur le corps,  un drapeau européen peint. Ou plutôt un drapeau des 15. Arrivent autours du groupe, les 10 nouveaux entrants (à noter la belle performance de Lettonie et la Pologne, aussi nues que les autres mais avec ce je ne sais quoi de mieux …) et la réaction de ceux qui se douchaient, jusqu’alors dans la joie, change du tout au tout.

Ils se resserrent, empêchant les nouveaux venus de profiter de l’eau de la douche (c’est pas très gentil.)  Et tandis que la douche commence à se tarir (pourquoi ? mystère du scénario…symbole ?),  ils ne se montent les uns sur les autres pour atteindre les quelques gouttes qui tombent encore de la douche.

Les 10 nouveaux entrants assistent à la scène en spectateur… il n'y a bientot plus une seule goute d'eau, les 15 se sont pietines. les 10 nouveaux entrants n'en auront pas profite.

 

Ici, on est un peu moins enclin à idéaliser l’Europe. Pas de grandes tirades sur l’avenir du modèle européen.

Plutot expectative et inquiétudes.

 

 

Les polonais sont persuadés que (pas de polémiques, ont-ils raison, ont-ils tort, qu’importe):

1, Ils ont été abandonnes par les européens occidentaux en 1945

2, Nous avons une dette morale à leur égard

3, Nous ne pourrons jamais comprendre ce qu’ils ont enduré (Christ des Nations…)

Pour eux IL EST NATUREL que l’Europe occidentale s’acquitte de cette dette. Plus qu’une solidarité européenne, il doit y avoir une assymétrie de traitement au sein de la famille européenne pour que la démarche d’Europe sociale soit légitime, pour que les beaux et nobles principes des cousins de l’Ouest soient quelques peu crédibles.

 

Les fonds structurels européens leurs sont dus, mais ils ne compenseront jamais le préjudice moral.

 

Un rapport donc intéressé à l’aventure européenne. Pas du tout vue comme un idéal, un projet, une quête… Tout juste une nécessité (économique) et stratégique - bouclier à la Russie frontalière.

 

L’Etat polonais, indépendant, est récent lui aussi.

 

Ici la nation (ie : langue polonaise et catholicisme) a préexisté.  L’Etat n’est venu que plus tard, serpent de mer, apparaissant et disparaissant, incapable de protéger sa nation, vendu aux plus puissants.

Peu de polonais ont la même confiance (aveugle ?) qu’ont les français dans l’appareil et les motivations de leur Etat.

Construction identitaire et nationale quasi inverse. Auxquelles s’ajoute aujourd’hui la corruption généralisée de l’administration, non renouvelée après le changement de régime…

Alors, les bureaucrates de Bruxelles…

 

Dans la vision actuelle de l’Union, les polonais sont désormais aux confins de l’Europe.

Eux qui se sentent et se vivent comme le centre géographique de l’Europe, juste aux confluents des plus grands empires et royaumes européens (Russe, Prusse, Autrichien, Suédois…) ne peuvent comprendre que, pour nous du cote de l’Atlantique, Kiev c’est déjà hors de l’Europe…

La grande plaine de Pologne est un carrefour de l’Europe, lieu d’échange, de trafic, de brassage, de passage… Fermer l’Est (avec ce « rideau de velours »…) c’est difficilement compréhensible ici.

 

Pour les polonais, Lvov, ville ukrainienne, c’est l’Europe : catholique et surtout, polonaise jusqu’en… 1939.

Lorsque le président de la Commission a clairement fait comprendre à l’Ukraine qu’après l’entrée des trois futurs membres, l’élargissement marquerait une pause, la Pologne a considéré  que Bruxelles était aux mains, une fois de plus des "occidentaux"; occidentaux ne connaissant pas leurs dossiers. Décisions « occidentales » biaisées, partiales et irrationnelles. Et presque insultante pour (l’Histoire) l’identité polonaise.

 

Bruxelles est vu, par certains en tout cas, comme une bureaucratie :

  • Qui limite le pouvoir de souveraineté nationale fraîchement retrouvée,
  • Qui rend des oukases arbitraires décidés par des puissances d’Europe Occidentale prétentieuses (Chirac et ses « ils ont perdus une bonne occasion de se taire » ou «  quand on est accueilli dans une nouvelle famille, au début, on se fait discrets… » ne pouvait pas plus mal tomber ; il en reste d’ailleurs très apprécié ici),
  • Qui est dirigée par des puissances occidentales, égoïstes et presque impérialistes, ne se sentant pas redevables de leur abandon et ayant une lecture partielle de l’histoire et de la culture européenne.

 

Bref, ça fait pas rêver…

 

 

En Yougo, l’année dernière, ça m’avait semblé un peu comme ça aussi. Eurosceptique, intéressé, cynique et mercantile, dubitatif voir inquiet.

Et je me souviens de la blague des slovènes : « Nous on est dans l’Union mais la Croatie s’est qualifiée pour la coupe d’Europe… C’est quoi le mieux ? »

Loin de l’European Dream de Rifkin.

 

Ca viendra ? Peut-être. Reste à les convaincre.

Quand a la possibilité Fabusienne de renégocier un nouveau traité plus « social » … impossible ici ! Il n’est même pas sur que la Pologne ratifie celui-la …

 

Donc OUI.

 

 

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C
il faudrait aussi parler du lien particulier aux USA du fait de la tres communaute Polak aux states :<br /> <br /> Lobby polonais<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Par Thomas Schreiber<br /> Journaliste, professeur associé à l’Ecole militaire spéciale de Saint-Cyr Coëtquidan. <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> En 1920, parmi les Américains nés hors du territoire des Etats-Unis, les Polonais occupaient la quatrième place, après les Allemands, les Italiens et les Russes. Mais les bouleversements qui se sont produits depuis dans la composition ethnique de la population en faveur des immigrés non européens a considérablement réduit la part des Polonais. Ils n’en sont pas moins actuellement 10,5 millions, de loin la plus nombreuse et la plus influente des communautés de l’ancien bloc soviétique.<br /> <br /> Nombre d’entre eux se regroupent dans des coalitions d’intérêts (lobbies), collectifs locaux, pour susciter des décisions politiques allant dans le sens de l’intérêt – réel ou supposé – de leur pays d’origine. Le Polish American Congress (PAC) rassemble ainsi quelque 3 000 associations. Depuis sa création, il y a une soixantaine d’années, le PAC s’est intéressé à tous les problèmes directement ou indirectement liés à la Pologne. Il organise régulièrement des campagnes de soutien ou de protestation sur un projet officiel ou une nomination et des démarches de toutes sortes.<br /> <br /> Au cours de réunions de réflexion à travers tout le pays, des résolutions sont adoptées puis envoyées, par courrier officiel, aux membres du gouvernement fédéral et aux parlementaires – notamment les « compatriotes ». Depuis la chute de l’empire soviétique, le PAC, au sein duquel les néo-conservateurs occupent des positions importantes, a joué un rôle de premier plan dans la campagne pour l’admission de la Pologne au sein de l’Alliance atlantique. Son engagement en faveur de l’adhésion à l’Union européenne est plus discret...<br /> <br /> Mais la lune de miel entre l’Amérique de George W. Bush et la Pologne semble se terminer. Depuis février 2004, on parle d’une future réduction du nombre de soldats polonais engagés en Irak. Varsovie proposerait même de transférer le commandement de « sa » zone d’occupation à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN). C’est que le pays est menacé de banqueroute (1). Plus préoccupés par les problèmes économiques et sociaux que par le statut de puissance régionale que leur pays obtiendrait grâce à sa participation à l’aventure irakienne, les Polonais s’interrogent majoritairement sur les relations avec les Etats-Unis.<br /> <br /> Beaucoup se disent frustrés pour une autre raison. Bien qu’engagés militairement aux côtés des Américains, ils restent soumis à l’obligation d’obtenir un visa pour se rendre aux Etats-Unis, « comme des citoyens d’un Etat hostile (2) ». Même le président Aleksander Kwasniewski, en visite à Washington en février, n’a pu obtenir qu’une vague promesse : « dans quelques mois », des fonctionnaires américains du service d’immigration s’installeront à l’aéroport de Varsovie pour procéder au contrôle avant le départ pour les Etats-Unis de Polonais... munis de visa. Cette procédure, assure-t-on avec une ironie involontaire, simplifiera les formalités pour d’autres contrôles, une fois le voyageur arrivé en Amérique.<br /> <br /> Les Polonais déplorent également que les investissements américains restent sensiblement inférieurs aux engagements pris lors de la guerre de l’Irak. Si bien qu’aux Etats-Unis le « lobby », toujours vigilant, ne manque pas de rappeler au président George W. Bush que le vote de la communauté polonaise pourrait s’avérer déterminant pour sa réélection.<br /> <br /> <br />
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