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Paul O'Naise

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15 septembre 2005 4 15 /09 /septembre /2005 00:00

Pour Nico et Nareg qui penseaient monter une affaire en Pologne, vous apprendrez messieurs que la culture entrepreuneuriale comporte certaines particularites. Si ca se generalise, les plombiers polonais vont encore exploser le marche europeen...

Libe de ce jour.

 


En Pologne, c'est mieux qu'à Casto. Un marchand de matériaux de construction de la petite ville d'Elbag, au nord du pays, offre ainsi une visite d'une heure dans une maison close pour ses meilleurs clients. «En promotion, pour un achat supérieur à 10.000 zlotys (2.500 euros), une visite d'une heure dans une maison close», annonce la société Bepol sur ses pages internet (Bepol).
«On a bien le droit d'avoir différentes idées pour conduire ses affaires. J'ai à côté de chez moi une “agence de société” (l'euphémisme polonais pour les bordels), d'où l'idée de cette promotion», a déclaré le propriétaire de Bepol, Roman Myszko.

L'idée serait venue à monsieur Myszko après une rencontre avec la propriétaire de la maison, venue chez lui acheter des pinceaux et de la peinture. «Deux clients ont déjà bénéficié de la promotion et reçu un ticket d'entrée d'une valeur de 100 zlotys, a ajouté le commerçant. Je sais qu'ils ne les ont pas encore utilisés», a-t-il ajouté.

 

Malgré son joyeux commerce, Roman Myszko se déclare «catholique convaincu». Il a aussi lancé dans son magasin une souscription pour l'achat d'un hélicoptère pour le père rédemptionniste Tadeusz Rydzyk, fondateur d'une chaîne de radio ultra-catholique et nationaliste, Radio Maryja. 

 

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13 septembre 2005 2 13 /09 /septembre /2005 00:00

Pour ceux qui sont venus : La petite Ania va pas très bien. Elle aura attrapé  un truc en Ukraine des plus sympathiques. Le virus originellement situé dans le seul tube digestif est passé dans l’ensemble du corps. Septicémie que ça s’appelle. Bref elle est sous antibiotique, goutte à  goutte. Hospitalisée depuis vendredi soir pour au moins 15 jours.

Messages de prompt rétablissement bienvenus, je ferais suivre.

 
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1 septembre 2005 4 01 /09 /septembre /2005 00:00

Superbe survol de la Pologne et de ses desillusions, 25 ans apres, emprunte a Libe , par Adam MICHNIK, redac chef de Gazeta Wyborcza. Un peu long certes et mis ici in extenso... mais je pense qu'il en vaut vraiment la peine.


A la recherche du sens perdu.

 

Il y a vingt-cinq ans, en août 1980, la Pologne a changé la face du monde. L'époque était magnifique, les gens étaient magnifiques. J'avais alors 34 ans et la conviction que ma génération écrivait une page importante de l'histoire. En me remémorant ces jours merveilleux, je relis mes notes. Je n'ai plus confiance dans ma mémoire. Trop d'amertume et de tristesse se sont accumulées ces dernières années. C'est pourquoi je ne sais pas si je fais bien en écrivant ces remarques amères, qui cadrent mal avec la solennité de cet anniversaire.

Je ne crois plus en l'unité de l'époque, je ne veux pas et je ne peux pas participer à des commémorations avec ceux qui veulent connaître l'opposition démocratique et Solidarité à travers les archives de la SB (l'ex-police politique communiste, ndlr) et pour qui les rapports de police sont comme la Bible. J'ai le sentiment qu'ils m'ont craché à la figure. Cette expérience, historique et personnelle, ne peut se raconter avec la langue des rapports policiers. Nous devons nous-mêmes essayer de comprendre le sens de ce que nous avons eu le courage de faire. Nous devons retrouver le sens de nos biographies.

L'an dernier, Nike, le prix littéraire polonais le plus prestigieux, a été décerné à Wojciech Kuczok pour son roman Gnój («le Fumier»). Ce jeune écrivain d'une trentaine d'années y raconte l'histoire d'un enfer familial, c'est-à-dire l'histoire d'une famille polonaise, simple et provinciale. Dans ce roman, on peut voir, comme chez Balzac ou Flaubert, l'image d'une Pologne que les Polonais préfèrent passer sous silence. Dans ce pays, il n'y a pas de grandes idées, pas de lutte des classes ni d'avenir radieux, de même qu'il n'y a pas de Dieu, d'honneur et de patrie. Cette Pologne est un pays triste, peuplé de gens tristes et inintéressants, de gens, comme l'écrit l'auteur, «dénoyautés» : «Ils ont leurs racines et des branches, mais à l'intérieur ils sont vides» et se barricadent devant le monde. Et dans ce monde, c'est la cravache qui règne, la cravache avec laquelle le père battait son fils pour l'éduquer. Le plus jeune, sous les coups de cravache, devait écouter la leçon selon laquelle il faisait partie d'une génération que «l'Histoire a gâtée», parce qu'il n'a pas vécu la guerre. L'homme battu et sur lequel on crachait était le produit de ce système qui savait parfaitement utiliser ce qui est mauvais et faible dans l'homme.

En août 1980, la Pologne a respiré avec ses deux poumons de l'air frais et propre. Une vague de grèves s'est déversée sur le pays et celle dans les chantiers navals de Gdansk, inspirée par l'opposition démocratique, soutenue par les intellectuels et par l'Eglise catholique, s'est achevée par la signature des accords de Gdansk et par la création des syndicats libres. Le temps des grèves, je l'ai passé en prison, la SB m'ayant arrêté à titre préventif avec de nombreux autres militants de l'opposition démocratique. Le 31 août 1980, les accords mettant fin aux grèves ont été signés. Le 1er septembre, nous avons été libérés et nous nous sommes retrouvés dans un autre monde. Au lieu du moisi, nous avons senti l'odeur magnifique de la liberté. Je notais sur le moment «la détermination résolue des grévistes, une discipline spontanée, la maturité des revendications des ouvriers». J'ai noté : «Les ouvriers militaient en faveur des intérêts de toute la société, pour les droits sociaux, civiques, pour la liberté de parole, le droit d'association, les syndicats libres, la libération des prisonniers politiques.» Avec respect, je notais encore que «les autorités avaient choisi les négociations et non la solution de force». Car la vie des Polonais dépendait aussi de la domination soviétique, acceptée par l'Occident. «Leurs justes aspirations à la liberté et à la souveraineté devaient se réaliser de manière à ce que les Soviétiques jugent le coût d'une intervention militaire en Pologne plus lourd sur le plan diplomatique que le coût d'une non-intervention.»

Pour nous, militants de l'opposition démocratique qui avions vécu la révolte des étudiants, les persécutions de l'intelligentsia et les purges antisémites, la répression policière de mars 1968, le massacre des ouvriers à Gdansk en décembre 1970, puis les répressions après juin 1976 contre les ouvriers engagés dans le KOR ­ Comité de défense des ouvriers ­ et dans les autres groupes d'opposition anticommuniste, le temps de la récompense était enfin venu. Nos actions ont alors trouvé un sens existentiel et historique.

Aucun d'entre nous ne pouvait imaginer que des années plus tard, quand la SB n'existerait plus, ni le PC, ni même l'URSS, les archives de la SB vivraient leur propre vie, que le temps magnifique des hommes magnifiques se transformerait en une boue de rapports de la SB. Car cette révolution polonaise, pleine de solidarité, fut vraiment magnifique. Ce fut un carnaval de liberté, de patriotisme et de vérité. Ce mouvement faisait ressortir ce qu'il y a de plus précieux dans l'homme : le désintéressement, la tolérance, la générosité, l'attention à l'autre. Ce mouvement créait et ne détruisait pas, redonnait sa dignité à l'homme et ne réclamait pas vengeance. Jamais avant ni plus tard la Pologne ne fut un pays si sympathique, les hommes ne furent si libres, égaux et frères.

Ce fut l'époque de trois miracles polonais : celui de l'élection du pape Jean Paul II et de sa visite en Pologne en juin 1979, celui des grèves de Gdansk, de Lech Walesa et de Solidarité, enfin celui de l'attribution du prix Nobel de littérature à Czeslaw Milosz. Jean Paul II a dit : «N'ayez pas peur !» et les hommes ont cessé d'avoir peur. Juin 1979 fut une avant-première d'août 1980. C'est pourquoi la révolution ouvrière s'est faite sous les croix et les portraits de Jean Paul II. Le «pape polonais» puis un ouvrier polonais des chantiers navals ont démonté les premières briques du mur de Berlin. Et le Polonais Czeslaw Milosz, poète exilé, dont les livres ont circulé durant trente ans sous le manteau, a démasqué le mécanisme de la Pensée captive. Il a révélé au monde la famille européenne captive, il a parlé à voix haute des pays Baltes annexés par l'URSS. Tout cela a modifié l'image de la Pologne dans le monde. La Pologne, perçue comme un pays de chevaliers chargeant des chars, ou comme un pays d'ivrognes, de mal-éduqués et d'antisémites, est devenu un pays important, dont on suivait de près l'évolution.

La révolution polonaise qui s'autolimitait ne cherchait pas le pouvoir en s'accaparant l'Etat. Solidarité préconisait un modèle de démocratie locale, partant de l'entreprise, puis passant par la ville avant d'arriver aux institutions centrales de l'Etat. Il y avait beaucoup de réalisme dans sa démarche, il fallait agir par petits pas et éviter la confrontation ouverte. Mais il y avait aussi beaucoup d'illusions car ce type de démocratie n'a jamais fonctionné nulle part.

Le pouvoir communiste, sous la pression brutale de Moscou, n'était pas en mesure de proposer un modèle raisonnable de coexistence. Il s'affaiblissait de jour en jour. Pour se protéger, peut-être même pour empêcher une intervention soviétique, il a eu recours à l'ultime argument. Dans la nuit du 12 au 13 décembre 1981, l'état de guerre a été décrété. Les leaders de Solidarité ont été emprisonnés. Solidarité a été mis hors la loi. Réfugié dans la clandestinité, il a tenu sept ans, il a surmonté les persécutions, les capitulations dramatiques de certains militants, de nombreux départs en exil. Il a survécu grâce à des leaders du mouvement clandestin comme Zbigniew Bujak, grâce à des prisonniers politiques comme Jacek Kuron, Karol Modzelewski, Bronislaw Geremek et Tadeusz Mazowiecki, qui refusaient de rendre les armes. Grâce aussi à Jean Paul II et aux prêtres héroïques, au soutien de l'opinion mondiale, aux millions de Polonais qui ne voulaient pas renoncer à leur rêve d'une Pologne libre.

Solidarité a survécu grâce à sa sagesse. Il a lancé la lutte en renonçant à la violence et n'a jamais cessé de déclarer sa volonté de compromis. Il ne s'est pas laissé briser, n'a pas sombré dans l'extrémisme fanatique qui se nourrit du mal qu'on lui inflige et du besoin de vengeance.

La perestroïka de Gorbatchev fut pour nous un vrai miracle. Au début, nous étions sceptiques. Nous n'avions pas de raison de croire aux déclarations d'un leader soviétique. Et puis l'espoir est né. La révolution de Solidarité fut pour le système soviétique ce que la Réforme fut pour l'Eglise catholique. Aussi le système soviétique a-t-il répliqué par une sorte de Contre-Réforme ­ une réponse assimilant les éléments critiques de la Réforme pour sauver l'institution. Les deux dernières vagues de grèves en 1988 ont été l'ultime sonnette d'alarme. Ils ont alors proposé les négociations de la Table ronde (entre le pouvoir et Solidarité). L'un des résultats a été la légalisation de Solidarité et des élections semi-libres. Solidarité a triomphé ; les communistes ont rendu le pouvoir. Tout s'est passé sans une barricade, sans un coup de fusil, sans une victime. La révolution de Solidarité est alors arrivée à son terme. Et les transformations ont commencé.

Jerzy Jedlicki, historien et journaliste, a écrit quelques années plus tard : «Le mérite de l'opposition anticommuniste des années 70 et 80 a été de garder l'équilibre durant les différentes étapes de la lutte et sa capacité de compromis. Une part du mérite revient au camp adverse car cette méthode n'aurait jamais marché avec un pouvoir absolu. Quand on crache aujourd'hui sur la Table ronde, je réplique que cet accord fut un chef-d'oeuvre d'art et d'éthique politiques.» Je partage l'opinion de Jedlicki. Mais ceux qui «crachent» sont légion. Difficile à comprendre.

Quel est le bilan des transformations ? Les ouvriers qui revendiquaient leurs droits civiques en août 1980 les ont tous aujourd'hui, même si les conditions de vie sont dramatiques et que les propriétaires des entreprises pratiquent plutôt le capitalisme sauvage. Ils disposent de syndicats libres. Ceux-ci savent-ils utiliser leurs droits ? C'est une autre affaire. Ont-ils renoncé au mythe de leur ancienne puissance et trouvé de nouvelles formes de protestation ? Avant, chaque grève, chaque manifestation, chaque barrage routier était un moyen d'affaiblir la dictature ; aujourd'hui, dans un Etat démocratique, il faut chercher d'autres moyens. Les syndicats ont-ils renoncé à la rhétorique populiste, aux revendications irréalistes, aux étranges coalitions avec des partis xénophobes et antieuropéens ? Sont-ils en mesure de formuler un programme de défense des intérêts des ouvriers dans le cadre d'une économie privatisée, d'un chômage élevé et de la mondialisation ? Laissons ces questions ouvertes. Ce n'est pas propre à la Pologne.

Les agriculteurs jouissent aussi de leurs droits. Mais la peur domine face à la concurrence ainsi que devant les changements inévitables dans la structure de la campagne polonaise. Pas plus que la censure, aucun devoir idéologique ne contraint les intellectuels et les artistes. Ils publient ce qu'ils veulent et s'indignent en voyant l'Etat couper dans les dépenses pour la culture et l'éducation. Mais leur voix, si forte à l'époque de la dictature, se perd dans la cacophonie des mots et des sons de la culture de masse. L'Eglise catholique a reçu tous les droits et même certains privilèges réclamés sous la dictature. Cependant les prêtres se plaignent que leurs ouailles ne vivent pas selon les critères de l'Eglise. En politique, la voix de l'Eglise a cessé d'être décisive : les fidèles n'écoutent pas ses appels durant la campagne électorale, et votent selon leurs intérêts et leurs opinions.

Ainsi, bien que tous aient obtenu les droits pour lesquels les Polonais ont lutté en août 1980, personne n'est satisfait de la Pologne libre. Le mécontentement social se traduit lors de chaque élection parlementaire. Le problème est qu'après chaque changement, on attend un miracle. Or le temps des miracles est révolu. La frustration due au chômage a fait naître une autre frustration, nourrie par la conviction qu'il n'y a pas de justice. De nombreux militants de l'opposition démocratique et de Solidarité éprouvent de la colère devant les réussites financières des anciens apparatchiks. Ils observent la corruption le cynisme et l'autosatisfaction des vassaux de l'ancien régime et cherchent les responsables. Souvent, ils disent que la révolution de Solidarité a été trahie ou qu'elle n'a pas été achevée ; selon eux, la solution se trouve dans la poursuite des anciens agents de la SB.

Ils ont d'une certaine façon raison : les comptes des souffrances n'ont pas été réglés, le crime n'a pas été puni et la vertu n'a pas été récompensée. Au contraire. L'idée principale de la révolution de Solidarité ­ la démocratie locale ­ a été remplacée par une démocratie parlementaire et par une économie de marché fondée sur la propriété privée. Le temps de l'héroïsme qui n'attend rien en retour ­ l'èthos même de Solidarité ­ est dépassé. Il a été remplacé par l'esprit d'entreprise et de concurrence. La générosité des bénévoles, la bravoure, l'honneur chevaleresque, sont devenus des marchandises aussi rares que peu appréciées. Le calcul, la brutalité, le culot, sont désormais populaires.

Mais chaque grande révolution éveille des espoirs hors d'atteinte. En ce sens, chaque révolution est inachevée ou trahie. Aucune ne fait que les pécheurs soient punis et les justes récompensés. Que les bons esprits nous gardent des révolutions qui ont réglé les comptes des blessures, du bien et du mal, et qui se sont achevées. Car la fin, c'est la guillotine ou le peloton d'exécution.

Au début de l'année, l'opinion a été bouleversée par la publication d'une longue liste d'anciens fonctionnaires de la police politique, d'agents de la SB et de personnes que la SB a tenté d'engager. Tous les noms étaient mélangés. Des dizaines d'hommes ont eu l'impression qu'on leur crachait dessus et ce n'était que le début du spectacle. Depuis, la presse et la télévision publient sans cesse de nouveaux noms d'agents présumés, se fondant sur des archives policières.

Insulter la révolution de Solidarité et ses héros à l'aide des archives de la SB est pour certains un acte héroïque, pour d'autres, c'est une grenade lancée dans les égouts: elle tuera certains, en blessera d'autres et tout le monde en sortira en sentant mauvais. Ainsi blessés, frustrés, salis, nous allons fêter le 25e anniversaire de la révolution de Solidarité. Il reste à espérer que le corps polonais rejettera le poison de cette histoire faussée et la dérive ignoble de la vie publique. Il reste à espérer qu'après ce déversement de boue, on pourra retrouver le sens perdu, et parler avec sagesse de ce que nous avons accompli. Car démonter sans effusion de sang la dictature communiste, mettre en place une démocratie parlementaire et une économie de marché, regagner la souveraineté, retrouver la croissance économique, adhérer à l'Otan et à l'UE, assurer des frontières sûres, de bonnes relations avec les voisins et avec les minorités, ce n'est pas peu...

C'est pourquoi, vingt-cinq ans après août 1980, je me redis ce que le poète polonais Antoni Slonimski m'a appris. La Pologne est un pays d'événements magnifiques et surprenants ; à tour de rôle, l'ange et le diable sont dans le pot polonais. En Pologne tout est possible, même des changements pour le mieux.

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12 juillet 2005 2 12 /07 /juillet /2005 00:00

Puisque j'en parle dans le precedent post :

Varsovie au sortir de la guerre, apres des mois d'insurrection et de repression nazie.

 

 

 

il ne restait pas grand chose, pres de 85% des batiments etaient detruits

70% habitants etaient morts.

Varso comptait 40% de juifs au debut de la guerre. 2000 en 1945.

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11 juillet 2005 1 11 /07 /juillet /2005 00:00

J'ai trouve l'article pendant la pause (internet) de midi, et je ne resiste pas (parresseux que je suis) a en faire MON petit expose sur la divine boisson que l'on fait et boit, ici, aussi.

Peut-être que quelques personnes connaissent précisément le cheminement ainsi que la chronologie exacte du transfert des techniques de brasserie bohémienne vers les pays de la Vistule ; don des cousins tchèques qui a permis, de Plzen jusqu’à Elblag de produire les meilleures, ou du moins parmi les plus agréables et caractérielles bières du monde connu. D’ailleurs, certains auront certainement raison de préciser que la brasserie préexistait en grandes et petites Pologne ainsi qu’en Mazovie et Podolie avant même que la « Pils » ne viennent gentiment envahir le monde par delà le pivot Silésien, aux alentours du moyen âge. L’age de la bière en Pologne importe peu, ou plutôt, si. Le fait simple d’imaginer les polonais s’abreuver de piwo depuis aussi longtemps que leur antique et beau pays ne fût sorti des fonds baptismaux de la Warta, ne peut que nous inciter à considérer que cette boisson fait partie de la nation. Elle l’enchâsse de ses structures puissantes d’arômes d’Automne, tout aussi bien que la Wodka.

Je parlais dernièrement avec mon beau-père qui est de la génération de l’immédiat aprés guerre. Il m’expliquait que les habitudes ont beaucoup changé dans son pays et également en ce qui regarde la boisson. Les gens de son âge se réunissaient pour les fêtes de famille, mais pas seulement, seulement à l’improviste, chez un voisin, un ami, « ce qui rendait la vie plus intense et sensée en somme », me dit-il autour d’un petit verre de Zytnia ou de Wyborowa, Wodki blanches, qui donnent surtout à penser bues pures et « cul-sec ». Aujourd’hui, la bière, qui était pourtant répandue également, mais qui se buvait plutôt en mangeant ou l’été, fait de plus en plus office de wodka, elle sert de lien, dans les bars ou les jardins. C’est peut-être cela, la bière. Moi, jeune français du sud, je ne connaissais la bière que comme divertissement, apéritif ou cœur de bistrot, et c’est en Pologne, où chaque homme, même le buveur assoiffé, habituel, ivrognard sur les bords, et surtout celui de la rue ou des champs, possède un trésor en lui, (ce skarb qui fait de leur pays le plus précieux que je connaisse), que j’ai pu avoir cette révélation : la brasserie est faite pour nourrir, elle abreuve les tripes et remplie le ventre, donne énergie et fait voir le prochain avec indulgence.

Ne vous méprenez pas, ce n’est pas une énième et très faible apologie de l’alcool ; la bière est d’autant meilleure qu’elle ne sera pas suivie, qu’elle se fera attendre à une prochaine occasion. C’est comme ce pays qui n’est pas matérialiste mais tout auprès des gens, une bouteille de bière ne se consomme pas à la déboutée, ou alors en accompagnement d’un obiad d’hiver kujave, avant les nalezniki et pendant la zupa grzybowa, mais avec d’autres, des amis, des connaissances fraternelles en terrasse, avec les friandises, les kialbasy grilowy.Mais jamais comme cela, sortie d’un frigo.Une bière n’est jamais plus inoubliable que quand elle est sortie d’un seul verre, quand on en sent le corsage flotter sur l’étendage de notre palais, quand elle ne sera pas noyée par d’autres alcools ou des consœurs diluviennes.Vous avez le droit d’avoir une autre opinion, c’est vrai que beaucoup aiment la bière en grosse quantité, mais alors où est la saveur, quand tout est engourdi ? Où va-t-on chercher encore le courage de reprendre son travail à moitié ivre ? Quelque fois, j’ai empilé plusieurs canettes, une fois, je me souviens parfaitement, c’était en 2000, en été, à Rakowiec, en Poméranie, chez nos meilleurs amis, j’ai bû successivement une EB, une Lech et une Hevelius. Horreur, ma préférée, la Fine et fière, aux attaques de pins calcinés, aux contours de chèvrefeuille caramélisé, je ne l’ai pas sentie passer ! Je l’avais découverte l’automne 1998 chez mon oncle, dans son salon simple et brun, nous l’avions partagée.Ma meilleure Zywiec, c’était à Budowice, dans les petites beskides, chez la géniale Anna, sous le poirier de ses parents, en train de délirer au sujet des chanteurs à la noix de la bande F.M., même polonaise. La plus franche Kujawiak, c’était avec Zulek et Anita, en dégustation dans un bloc entouré d’arbres de Bydgoszcz, l’appartement le plus cher à mon cœur, avec des montagnes de Kabanosy et des conversations sur l’informatique, le pastis, Kayah et Bregowic ou Torun la nuit.
Ma plus récente allégresse fût de partager une Harnas avec mon épouse, sous le regard innocent de notre fils de 12 mois qui avalait par demi douzaine les cassis de son grand père.
Une de mes plus grandes joies de brasserie aura été la Tyskie que m’a rapporté mon beau frère en 2002, lorsqu’il est venu passer deux semaines chez nous en Juillet avec femme et enfants. C’était une bonne surprise, nous les avons bu en famille, loin de la magnifique Pologne, de l’ensorcelante Kujavie, qui nous ont réuni à jamais.

Bruno Glénat sur http://www.beskid.com/biere.html

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1 juillet 2005 5 01 /07 /juillet /2005 00:00

Aller une petite recette, ça fait longtemps et puis c’est de saison : frais, presque léger pour de la cuisine polonaise : promis sans huile. C’est un gâteau, Mais avec du beurre quand même. C’est un gâteau polonais. Un sernik polski.

 

GÂTEAU AU FROMAGE BLANC - Sernik polski

 

 

Ingredients

Pour la farce

500 g de fromage blanc bien égoutté

3 jaunes d'oeuf et 3 blancs battus en neige très ferme

75 g de sucre en poudre (facultatif)

10 g de fécule de pommes de terre

15 g de beurre fondu

1 cuillère à soupe d'essence de vanille

4 cuillères à soupe de zestes d'orange confits

60 g de raisins de Corinthe

3 cuillères à soupe d'arack ou de rhum

 

Pour la pâte

250 g de farine

50 g de sucre

1 oeuf

75 g de beurre

4 cl de crème

1 sachet de levure séchée

 

Preparation

 

 

Le fromage blanc polonais est assez consistant. La ricotta italienne convient dès lors pour cette recette ainsi que le cottage cheese et la caillebotte. 

Vous pouvez également utiliser du babeurre, dont la texture granuleuse s'apparente assez bien au twarozek original. Vous aurez à laisser égoutter le fromage au réfrigérateur pendant deux jours. 

Au niveau de la cuisson, le sernik n'est pas un gâteau facile. Le fromage en effet est toujours cuit avant la pâte. IL vous faudra peut-être couvrir, à mi-cuisson, la fournée d'un papier d'aluminium.  

Ecrasez le fromage à la fourchette. Ajoutez tous les ingrédients et «tournez» la composition jusqu'à ce que le fromage forme une masse sans grumeaux mais pas trop fluide, sans quoi il faudra la lier en rajoutant encore un peu de fécule. 

Sucrez uniquement si vous avez employé des zestes frais ou si vous l'aimez plutôt «doux».

Pour confectionner la pâte, mélangez le sucre, la farine, la levure et faites-en un puits. Cassez-y l'oeuf et ajoutez la crème. Pétrissez bien avant d'incorporer le beurre. 

Votre pâte doit être souple et très moelleuse et bien se détacher des doigts. Au besoin, mouillez d'un peu de crème ou saupoudrez d'un peu de farine. Réservez une boule tenant dans le creux de la main pour confectionner des croisillons. 

Abaissez au rouleau à la dimension d'un moule de 25 x 25 plus les bords. Beurrez ou huilez la plaque à gâteaux que vous tapisserez de pâte. Versez le fromage. 

Egalisez et coupez les bords qui dépasseraient à l'aide d'une roulette à pâtisserie ou d'un couteau pointu. En roulant de petits morceaux de pâte entre les paumes, préparez des boudins que vous entrecroiserez sur le dessus du sernik. 

Cuisez dans un four modéré à chaud (vers 200°) au moins une heure, en surveillant la couleur.

Le sernik se coupe en portions rectangulaires.

 

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15 juin 2005 3 15 /06 /juin /2005 00:00
Victoire prévisible de l'opposition aux législatives

Selon un sondage de l'institut GFK Polonia, les deux principaux partis de centre-droit, "Droit et Justice" (PiS) et la Plateforme Civique (PO), devraient arriver en tête, lors des élections législatives qui se dérouleront le 25 septembre prochain.

PiS obtiendrait 22% des suffrages, suivie de PO avec 20% des voix.
Les deux formations disposeraient ainsi de la majorité absolue des sièges à la Diète (chambre basse du Parlement).

Les scores attendus des mouvements populistes et nationalistes devraient être élevés avec 15 % pour "Autodéfense de la République de Pologne" (SO) et 7% en faveur de la Ligue des Familles Polonaises (LPR).

L'Alliance de la Gauche Démocratique (SLD) au pouvoir ne recueillerait que 7% des suffrages.

La victoire de l'opposition de centre-droit pourrait avoir une incidence sur le processus de ratification de la Constitution Européenne, dans la mesure où les deux partis préconisent, soit le report du référendum en 2006, soit son abandon pur et simple. Le Premier Ministre, Marek BELKA, semble toujours favorable à l'organisation d'un référendum à l'automne 2005 alors que le Président de la République, Aleksander KWASNIEWSKI, semble indécis (cf. note du 7 juin 2005).

 

tout ca je l'ai pris ici, l'est vraiment bien.

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23 mai 2005 1 23 /05 /mai /2005 00:00
Bortsch

Temps de préparation: 30 minutes
Temps de cuisson: 3 heures environ
Coût: économique
Difficulté: très facile

Propos gourmands

Le bortsch est considéré comme la soupe nationale en Pologne. Un proverbe le confirme : «Si tu as une bonne épouse et un bortsch gras, alors tu peux t'estimer heureux.»

Il existe de nombreuses variantes selon la fortune de la ménagère. Elle ajoutera un beau morceau de boeuf, un peu de chou, des pommes de terre. Il peut être accompagné de raviolis ou de pierozki.

Indispensable en revanche est la smitane - crème acide et épaisse - que l'on ajoute tout à la fin ou que l'on sert séparément. À défaut, on peut utiliser de la crème fraîche ou de la crème sure.

Ingrédients

1 kilo de betteraves rouges crues
500 g d'abattis de volaille
1 poireau
2 oignons
4 litres d'eau
150 ml de crème
4 gousses d'ail
6 clous de girofle
1 bouquet garni
2 cuillerées à soupe de vinaigre blanc
1 cuillerée à soupe de sucre en poudre
1 cuillerée à soupe de graines de cumin
sel, poivre

Préparation

  1. Peler les betteraves; couper en dés;
  2. éplucher les oignons; piquer de clous de girofle;
  3. flamber et parer les abattis;
  4. dans une casserole, verser l'eau, les abattis, les oignons, l'ail et le bouquet garni; amener à ébullition;
  5. ajouter les betteraves; laisser cuire environ 3 heures jusqu'à ce que les betteraves soient décolorées;
  6. saler et poivrer; ajouter le sucre, le vinaigre et le cumin; laisser mijoter doucement pendant 10 minutes;
  7. retirer les os des abattis, le bouquet garni et les oignons;
  8. verser dans une soupière et servir bien chaud.
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6 mai 2005 5 06 /05 /mai /2005 00:00

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25 avril 2005 1 25 /04 /avril /2005 00:00

Ben oui. Y a des WE comme ça…

 

Ca commence étrangement  ce WE, dans ce je j’appelle le cercle des diacres et des amis de la Kosicol Francuska de Varsovie, avec quelques membres du fan club de JP2.

Ce sont des RDV hebdomadaires ou  se côtoient l’ensemble de cette tribue composée exclusivement de personnages triés sur le volet et correspondant à des canons bien définis –moins de 30 ans (étudiants, VI, ex pats),  catholiques, banlieue ouest, grandes écoles,  prénoms tout droit tirés du moyen age, diversité et originalité des centres d’intérêts et sujets de conversations abordés proches de celles que devait avoir les discussion entre Terri Schiavo et son mari…

 Pour moi c’est sur, c’est quand même pas trop évident. Passer une soirée à parler travail et se comporter comme des vieux de 50 ans, je ne comprends pas trop.

 

« Deviens tes parents ». C’est dingue, dans leurs fringues, dans la manière d’être, dans leur sujet de conversations, dans leur vision du monde.

Dans leur être, dans leur paraître ils sont des stéréotypes qui jouent à ressembler à un modèle apical, archétypal, de leur propre essence. Quelque part ils m’effraient.

 

Je ne sais pas s’ils se rendent compte qu’en s’habillant de la sorte, en parlant de la sorte, en se revendiquant ‘vestimentairement‘ du catholicisme réac de la vieille droite  francaise, ils se donnent, certes, des signes de reconnaissance entre eux mais… Ils s’extraient du reste du monde. La codification de leur tenue semble obéir a des lois tellement strictes ; vous avez dit Disctinction ?...

 

Je déteste :

- leur petites chemises bleues aux cols redresses,

- leur grandes mèches et leur cheveux longs,

- leurs foulards,

- leurs chaussures trop bien cirées ou leur puma-converse (il est des marques « jeunes » qui comme celles-la, je ne sais pas encore pourquoi, sont tolérées).

 

Surtout je déteste leur soirée, leur humour, leur tristesse.

 

Et concernant leur pseudo-spiritualite, ils se placent dans une relation à la foi qui s’inscrit dans la droite ligne de leur manifestation de l'amour pour la vie et ses joies : un vide abyssal  sans interrogation, sans quête de sens, sans recherche de spiritualité, ou besoin de transcendance… Un seul objectif : l’affichage ostentatoire d’appartenance à un milieu supposé supérieur à une populace déchristianisée et tellement vulgaire.

 

Ca a mal commence vendredi.

  

PS : avant quand même de poster cet article, petit détail : si j’y vais c’est qu’au milieu de cette faune il y a quelques mecs (égarés ?) que j’aime bien.

 

 

Et puis,  y aura p'tet une charmante personne un jour aussi perdue que moi. 

Qui sait. Les voies de dieux...

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